Il n’aura pas fallu bien longtemps pour qu’il tombe du plafond un sabre courbe avec lequel elle s’est lissé les ongles. Dans la vaste salle, juste assez encombrée, des voiles flottants suspendus à mi-hauteur maintenaient une température roborative. Les comptoirs étaient ouverts et les marchands de fables astiquaient leurs bocaux en cadence, pour que l’on distingue mieux les nuances de leurs matières.
Venant de la mezzanine, le petit marquis est apparu en agitant ses ailerons, entortillé dans des musiques vaguement dodécaphoniques. Il a sorti de sa poche ventrale un manuscrit peu raturé et, sans plus attendre, s’est mis à le lire de sa voix haut perchée sur talons lointains. Instantanément, tous les loirs, les loutres et les loups présents se sont endormis. Leurs ronflements faisaient vibrer la tôle dans laquelle Madame Amaryllis avait fait cuire, quelques heures auparavant, ses galettes au gingembre, et qui avait à peine eu le temps de refroidir.
Nous avons tous nos mouvements de ressac. Il n’est pas nécessaire, pour faire surgir la volupté des pivoines, que les matelots soient alignés en rang d’oignons. Il suffit que le vol du bourdon soit signalé en temps voulu aux autorités compétentes.
Alors, ça se corse à Kov.
Il était temps !